L’auteur travaille sur la création de personnages et de métiers pour ses récits | The author works on creating characters and professions for his stories

Il est parfois étrange de constater comment certains éléments s’imposent d’eux-mêmes, indépendants de notre volonté. C’est notamment le cas pour les noms et les prénoms de mes personnages.

Mon histoire se déroule en France. Il paraîtrait donc logique que les prénoms des protagonistes soient francophones, du moins pour ceux originaires du pays. J’aurais pu choisir Pierre, Paulette ou encore Hugo. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait dans les premières pages d’écriture.

Très vite, cependant, je me suis rendu compte que cela ne me convenait pas. Ces hommes et ces femmes ne se distinguaient pas par leur nom ou leur prénom dans la construction de cette histoire naissante, mais plutôt par leur métier, leurs compétences, leur statut ou encore, pour l’un des personnages clés, par ses incompétences.

Je ne dévoilerai pas l’intrigue, mais pour illustrer mon propos, vous trouverez dans la rubrique des extraits de ce blog un court extrait mentionnant un certain « Sieur Bob ».

Ainsi, la plupart de mes personnages sont identifiés par un sobriquet, une dénomination qui les différencie les uns des autres. C’est devenu une sorte de marque distinctive de mon processus d’écriture. Il me semble que cela n’est pas très courant aujourd’hui. Mais, par curiosité, j’ai sollicité mon ami virtuel au sujet du très connu « Guillaume le Conquérant » : quel était donc son nom de famille ?

Sa réponse fut la suivante :
« Guillaume le Conquérant n’avait pas de nom de famille au sens moderne, car les noms héréditaires n’étaient pas encore utilisés à cette époque. On l’appelait Guillaume de Normandie, car il était duc de Normandie, ou encore Guillaume Ier d’Angleterre après sa conquête de l’Angleterre en 1066.
Il était fils de Robert Ier, duc de Normandie, et parfois on le désignait par son surnom d’origine : Guillaume le Bâtard.
Les noms de famille, tels qu’on les connaît aujourd’hui, sont apparus progressivement en Europe entre le XIᵉ et le XIVᵉ siècle, mais leur usage ne s’est généralisé que bien plus tard… »

D’ailleurs, qui connaît le nom de famille d’Hélène, de Jésus, de Moïse ou de Socrate ? On les désignait par leur origine : Hélène de Sparte (ou de Troie), Jésus de Nazareth (ou Jésus fils de Joseph), Moïse « tiré des eaux », ou encore Socrate d’Athènes.

À la lumière de cette petite investigation, je me sens soulagé et conforté dans mon choix : ne pas donner de nom — et parfois même pas de prénom — à mes personnages importants, à l’exception de ceux qui apparaissent dès les premières pages, comme je l’ai évoqué plus haut.

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