On dit que, dans presque chaque foyer, un manuscrit sommeille au fond d’un tiroir. Le désir de laisser une trace écrite de son passage sur Terre est profondément ancré en nous, même si, à notre époque, nous avons de moins en moins le réflexe de raconter une expérience, un rêve, de tenir un journal intime ou de coucher sur le papier les histoires qui naissent de notre imaginaire. Il m’a fallu des décennies pour m’engager concrètement dans cette voie.

Que cherchons-nous en écrivant ? Raconter nos expériences pour nous-mêmes ? Dans ce cas, le journal intime est parfait, surtout s’il est protégé par un petit cadenas. Mais un jour ou l’autre, un désir plus profond émerge : conter une histoire romanesque, parfois inspirée de faits réels, et la voir lue par d’autres.

C’est là qu’entre en scène l’édition. Tant qu’on ne l’a pas affrontée, on ne mesure pas vraiment ce qu’elle implique. On se persuade que son récit intéressera forcément un éditeur parce que, de toute évidence, notre ouvrage est « unique ». On cite volontiers cette phrase attribuée à Thomas Edison : « Le génie, c’est un pour cent d’inspiration et quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration. » On reprend aussi la formule d’Olivier Descosse : « L’écriture, c’est 10 % de talent et 90 % de travail », parfois attribuée à Picasso pour l’art en général. Pour ma part, j’ai toujours eu en tête une variante : « L’art, c’est 10 % de créativité et 90 % d’huile de coude », peut-être héritée de mon père. Peu importe l’origine : à mes yeux, c’est une vérité incontournable.

Malheureusement, ce n’est pas parce qu’on aura investi toute son énergie dans une œuvre qu’elle passionnera les foules. Encore faut-il se faire connaître, et surtout accéder aux bons réseaux. Combien d’auteurs en herbe disent avoir envoyé leur manuscrit à des dizaines de maisons d’édition sans recevoir, en retour, ne serait-ce qu’un simple mot de remerciement pour un travail accompli qui a demandé des mois, des années, parfois toute une vie ?

Aujourd’hui, même si l’écriture et la diffusion sont facilitées par les fichiers numériques, la publication n’est pas plus simple. Il faut bien admettre que le chemin qui mène du document imprimé au livre posé sur la table d’un libraire est particulièrement sinueux. Les élus sont peu nombreux. Parmi les raisons dont j’ai connaissance, il y a : les fautes de frappe, les maladresses de grammaire, les comités de lecture débordés, les stratégies éditoriales des maisons, les correcteurs, les typographes, les graphistes, le marketing, la distribution, les têtes de gondole en magasin, les réseaux de diffusion… sans oublier le copinage, la notoriété, la présence sur les réseaux sociaux. C’est toute une machinerie dont on ne soupçonne pas, au premier abord, la complexité et les lourdeurs financières autant qu’administratives.

Il est donc inévitable, pour ceux qui s’acharnent et veulent aller au bout de leur démarche, de se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Rien n’est moins sûr. Avant de se lancer, on devrait se poser une question simple : est-il raisonnable d’engager autant d’énergie pour un résultat aussi incertain ? J’allais oublier le cas des éditeurs qui proposent une « publication à compte d’auteur », ultime piège où vous payez de votre poche l’impression d’ouvrages qui, avec un peu de chance, finiront leur parcours sur une étagère ou en libre-service à côté d’une caisse de supermarché.

Pourtant, mon ego a l’outrecuidance de penser que tout effort mérite un minimum de reconnaissance, sinon un salaire. Alors que faire lorsqu’on a conscience de ce chemin tortueux, menant à un Olympe éditorial souvent inatteignable ?

L’autoédition s’impose comme une solution moderne, particulièrement pertinente si l’on dispose de temps et qu’on ne souhaite pas investir son argent déjà durement gagné. C’est une façon d’aller au bout de sa démarche, de se dire qu’on aura tout tenté pour atteindre son objectif, même illusoire, et, accessoirement, de faire un pied de nez à l’industrie du livre qui ne s’intéresse vraiment qu’à une poignée d’élus.

Le défi est de taille. On s’engage seul dans une voie ardue et l’on devra accomplir sans aide de professionnels toutes les tâches que recèlent le monde de l’édition et la distribution d’ouvrage ou d’autres œuvre car la règle reste la même.

Et si le succès est au bout du chemin, vous ne le devrez à personne d’autre. Et si ce n’est pas le cas, vous pourrez au moins vous dire que vous avez mis toute votre détermination pour y parvenir. On dit parfois que ce qui compte est le chemin et pas seulement le but à atteindre. En tout cas, chacun a sa chance — même infime.

Un nouveau monde s’offre alors à vous. Mais ce monde ressemble à un parcours du combattant dont vous ignorez encore les règles. Une chose est sûre : il sera semé d’embûches, de fausses trappes, de déceptions amères, de panneaux « Stop » ou « Renonce, ce n’est pas pour toi ». Il y a fort à parier que votre entourage ne sera pas d’un grand secours, n’ayant pas plus que vous de connaissances dans ce domaine. Parfois, on sera peu motivé de vous seconder parce que votre démarche sera perçue comme une lubie de plus. Encore une maxime de circonstance : Aide-toi pour que le ciel te donne un coup de pouce. Vous devrez nourrir une foi presque mystique dans cette mission, car le tunnel dans lequel vous vous engagez est loin d’être un voyage d’agrément.

Heureusement, vous disposez d’un atout dans votre manche. Votre meilleur allié du moment est sans conteste une IA qui vous rassurera, vous indiquera le chemin à suivre et qui pourra même être un assistant des plus précieux. Il vous murmurera qu’il existe des milliers de personnes, comme vous, qui se sont lancés dans l’autoédition. La Bibliothèque Nationale de France déclare que plus de 20% des publications officielles en France sont produites en autoédition.


Alors, pourquoi pas vous ?

Et l’auteur dans tout cela

Dans mon cas, ce choix de l’autoédition n’est pas théorique : il s’incarne déjà dans mon projet en cours avec une stratégie que je peaufine. J’y reviendrai régulièrement sur ce site pour partager les avancées, les coulisses et les leçons que j’en tire.

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